Stress hydrique: Les dernières pluies restent insuffisantes…
Le coordinateur de l'Observatoire tunisien des eaux, Alaa Marzouki, invité de Mosaïque +, ce lundi, a expliqué que les dernières pluies ne vont pas améliorer les réserves des barrages.
«Même avec des jours consécutifs de pluies, les réserves ne vont pas retrouver les niveaux habituels. L’Observatoire national de l'agriculture (ONAGRI) va certainement publier demain les quantités. Mais dans les meilleurs des cas, les chiffres annoncent une amélioration de 2 ou de 3 millions de mètres cubes. Selon les références, il y a un manque de précipitations de 25% dans les meilleurs des cas. Il faut noter que 2022 était une année difficile à tous les niveaux, surtout les records de chaleur qui ont asséché les cours d’eau. Pour rappel, pendant le mois d’octobre 2022, il y a eu un manque de précipitations de 70%, novembre et décembre n’étaient pas mieux nantis, en plus du mois de mars que nous avons passé au sec. Tous les indicateurs montrent qu’il faut continuer dans la politique de rationnement de l’eau et annoncer un état d’urgence hydrique», a dit l'expert.
Marzouki a expliqué que la sécheresse dure depuis quatre ans. «L’Observatoire a réclamé de décréter l’état d’urgence depuis deux ans, car les indicateurs préfiguraient cette situation", a-t-il encore avancé.
Et d'ajouter qu'il faut tout mettre sur la table et ne pas se contenter des mesures annoncées par le ministère de l’Agriculture.
"Par exemple, la France qui a été touchée par une vague similaire de sécheresse, a pris 53 mesures bien détaillées… Selon les estimations, les coupures nocturnes de l’eau courante sont capables de faire gagner entre 20 et 30% de l'eau utilisée, soit l’équivalent d’un mois de consommation, dans une période plus critique. Mais ceci nécessite une bonne communication de la part de la SONEDE. Nous devons expliquer aux citoyens que 50 litres par jour sont capables de subvenir aux besoins. Les chiffres actuels indiquent que chaque citoyen en consomme en moyenne 120 litres, avec des différences selon les régions», a-t-il conclu.